Iveta SEIDLOVA

image4Fondatrice et présidente de Global Biodiversity Protection depuis septembre 2009.

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Interview
Iveta Seidlova présidente de Global Biodiversity Protection
« La mentalité de l’Humanité doit changer ! »

Quelle est la philosophie, le but de votre association, Global Biodiversity Protection ?
« La conservation, l’ utilisation et la protection durable des ressources naturelles, comprenant les plantes, les animaux, les gisements minéraux, les sols, l’eau potable, l’air non pollué, les sources d’énergie fossiles, telles que le charbon, le pétrole et le gaz naturel.
Les hommes ne sont pas heureux dans ce système de consommation totalement axé sur l’argent. Nous devons aller vers une autre société, un autre système de valeur.
Je ne veux pas faire une révolution, nous ne sommes pas des contestataires, je souhaite travailler en étroite collaboration avec les Etats.
Il s’agit de rééduquer les gens entre guillemets, de réveiller les consciences, aller vers un mieux-être.
J’aimerai que l’on aille vers un plus grand réalisme de la population. Les gens doivent prendre conscience de l’importance de protéger la nature, pour devenir une civilisation plus noble, il faut faire évoluer les mentalités. Nous souhaitons aller dans ce sens.
J’aimerai que l’on développe plus les éco-gardes chargés de protéger la faune et la flore, de lsutter contre le braconnage.
L’éco tourisme se développe partout, l’architecture éco-durable prend également sa place. Les gens y vivent dans un environnement sain, on utilise les panneaux solaires, l’eau qu’ils boivent est saine, il y a une médecine éco-durable qui les soigne.
Il faut faire la même chose pour les employés, de manière à ce qu’ils puissent travailler dans des conditions saines, et ne pas subir tout ce qui entraîne finalement des maladies graves.
Nous les appelleront des ‘’Green jobs’’, des métiers qui respectent la personne, sa santé, qui la mette dans des conditions agréables, etc….Les salariés en seront d’autant plus efficaces. Plus personne aujourd’hui dans les pays développés ne désire travailler comme un ‘’esclave’’.
En Scandinavie, notamment en Norvège, les entreprises sont en avance dans ce domaine ».

Un des Votres  projet consiste à implanter un orphelinat dans un environnement éco-durable en République Démocratique du Congo, doté d’un jardin botanique, lequel sera en partie financé par une bio-agriculture.
« Oui. La bio-agriculture financera, en effet, l’orphelinat et le jardin botanique. Nous aurons un troisième volet dans ce projet, la protection animale avec l’introduction d’animaux menacés, dont des gorilles. Toutes les technologies utilisées dans la ferme seront éco-durables. Ce projet aura un impact direct sur les villageois, il est destiné à lutter contre la pauvreté et ces conséquences, la faim et la malnutrition. Les gens qui achèteront notre production labellisée, sauront qu’ils le font pour la bonne cause, en l’occurrence, l’orphelinat !

J’aimerai avoir votre point de vue sur la COP 21/SIF 15, par ailleurs une Loi sur la Biodiversité vient d’être adoptée au Sénat interdisant notamment l’usage des sacs plastiques à usage unique, des pesticides pour les particuliers, etc… .
« C’est bien, ça va dans le bon sens, ça avance depuis Copenhague. De mon côté, j’avais commencé avant Copenhague. Je suis allé à la COP 21, j’ai suivi les travaux pendant quelques jours, j’ai donné mon sentiment. Mais je pense que les consciences, les mentalités ne sont pas encore suffisamment éveillées. Nous sommes dans un système capitaliste de consommation, les gens sont encore sous l’influence d’une éducation, ils dépendent d’un travail, d’un système monétaire, ils ont besoin d’argent pour payer leur facture, manger, ce système qui détruit la terre. Il ne fonctionne pas, c’est scientifiquement prouvé, mais malheureusement comment sortir de ce cycle ? Il tourne depuis l’époque industrielle. Comment changer pour un système éco-durable ? Comment fermer les usines qui polluent ? On doit changer de technologie, d’énergie. Il est déjà possible de remplacer le pétrole par des bio-carburants. On parle encore trop de business à la COP 21. Ces gens semblent oublier que le temps presse. Ils ne voient que le présent, pas l’avenir. Le marché fait encore la loi. On doit totalement changer les mentalités et l’éducation de l’Humanité. Mais ils n’ont pas évoqué ce point essentiel. Du coup, on n’avance pas, car on reste dans une optique de business. Une grande partie de l’argent ne va pas en faveur de l’environnement mais vers le commerce des armes, vers les affaires sales. Un être humain doit pouvoir selon les lois de la nature vivre, se nourrir sainement et ne pas dépendre d’un système marchand. La nature va survivre, mais peut-être sans les hommes. Les dinosaures n’ont pas survécu, l’homme peut disparaître aussi, notre civilisation est en grand danger, elle va vers l’auto destruction actuellement ».
Est-ce alors votre génération qui va sauver la planète ?
« Commençons par les générations présentes pour établir les schémas à l’attention des générations suivantes qui seront en mesure de tout changer. Il faut vraiment rééduquer les gens. On doit construire quelque chose de stable pour que nos enfants puissent suivre le bon chemin.
Notre action s’inscrit ainsi, logiquement, dans le cadre d’une action globale.
Il est aujourd’hui urgent d’agir, face au constat d’une tendance très préoccupante, voire peut-être irréversible en matière de bio-diversité, que seule la mobilisation massive des citoyens du monde pourra inverser ».
Ne craignez-vous pas que l’on vous prenne pour une utopiste rêvant d’un monde idéal ?
« Le monde actuel est destructeur, si je ne rêve pas d’un monde idéal où tout le monde vit sainement, qui le fera ? Il suffit de regarder nos gouvernants pour se rendre compte qu’ils ne vivent pas sainement. J’ai du mal à suivre les recommandations de quelqu’un qui n’a rien d’exemplaire dans sa vie.
Et puis, être utopiste, ça n’a rien de méchant. C’est juste un être humain qui rêve d’un monde meilleur. Pour un capitaliste, c’est un homme irréel ! L’utopiste croit que l’être humain est capable de créer un Eden sur terre et c’est possible. On peut explorer l’espace et chercher une autre biosphère. On peut très bien consacrer l’argent des armes à la recherche. Là, on peut avancer et survivre en tant que civilisation ».

En quoi consiste votre rôle de présidente de Global Biodiversity Protection ?
« Personnellement, je sais où je vais, je suis en fait un moteur qui entraîne les autres dans son action et nous allons sans doute vers un développement plus large car l’idéologie que notre association défend, existe déjà certes, mais j’y apporte mon énergie, mes idées comme celle d’un green job. L’ambition d’un emploi vert étant de placer le salarié dans des conditions les plus saines possibles. Beaucoup sont mal assis, mal éclairés, enfermés, ils s’abîment les yeux sur un ordinateur mal adapté, ils mangent mal à la cantine, ils subissent des horaires décalés etc….Ce n’est vraiment pas un idéal de vie »
Que vous apporte le fait d’appartenir à 2011-2020 Décennie des Nations Unis pour, la Biodiversité ?
« C’est un grand privilège, un honneur, d’être en contact aussi étroit avec cette remarquable organisation reconnue. Il s’agit d’un énorme engagement pour nous, dans notre ambition de conserver au maximum la biodiversité sur notre planète. L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature est un organization prestigieux et nous bénéficions de son expérience, de ses précieux conseils.
L’IUCN nous a souvent invités à Bruxelles et ailleurs, c’est une belle reconnaissance. Ca prouve qu’ils apprécient ma façon de faire, mon style, mon engagement, mon sérieux. Ils savent que je ne travaille pas pour ma propre image ou pour mon intérêt personnel, mais pour les autres».

Propose recueillis par Ph.TRAVERSIAN

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Mon dernier portrait
Présidente de Global Biodiversity Protection
Iveta Seidlova, top modèle et militante
« Mon parcours me rend crédible »

En tailleur élégant prenant la parole dans un congrès, en jeans basket pour une démonstration d’art martial philippin, en robe de Dior, Saint-Laurent, Azzaro…… pour un défilé de mode, en maillot de bain pour des photographes célèbres, Iveta Seidlova, d’origine Tchèque, égérie du couturier Jean Doucet, (Mustang etc…), affiche la même décontraction chic, le même enthousiasme, la même passion communicative.

Une séduction innée qu’elle considère comme un atout dans sa manche de militante engagée pour la sauvegarde de la planète TERRE !
« Je pense qu’être jolie, c’est un plus. Dans le monde de l’environnement, les gens sont assez cools. Nous ne sommes pas dans le monde capitaliste où la femme doit être consommée. Il est plus agréable d’écouter parler une jolie femme. Je pense que mon parcours me rend suffisamment crédible. Je ne suis pas un mannequin qui cède à la mode du bio ! C’est bien aussi de représenter la santé, la forme, j’ai fait de la natation en compétition assez longtemps, mon allure prouve que je me respecte et respecte les autres ».
Comme toutes les jeunes filles de son âge, Iveta rêve de beauté, de concours, de défilés et de voyages. A 18 ans, elle est découverte par la célèbre agence Marilyn à Prague, elle ‘’démarre’’ dans la Capitale de la mode et du glamour, PARIS !
La ville lumière séduite tant Iveta qu’elle en a fait SA ville aujourd’hui encore.
« Je n’ai jamais été très accro à ce monde paillettes et de luxe, car c’est un milieu très superficiel. Le show business entraîne beaucoup de sollicitations mais aussi beaucoup de jalousie. D’un autre côté, ce métier permet de voyager, de découvrir d’autres langues, d’autres cultures et de faire des rencontres souvent intéressantes. Il y a des gros avantages comme d‘aller dans des endroits habituellement inaccessibles, de connaître également des personnalités inabordables ».
Son goût de la mode lui viendrait-il de son grand-père paternel propriétaire d’une usine de chapeaux ? Son épouse était paysagiste………….
Si son statut de top-modèle lui a permis de voyager dans le monde entier, elle avait déjà découvert le monde avec ses parents, vivant dans une ferme près de Prague, son papa, ingénieur des Eaux et Forêts, étant régulièrement envoyé en mission dans les pays étrangers, notamment dans les régions satellites de l’URSS.
La mode justement. Iveta n’a pas attendu que l’écologie soit dans l’air du temps pour s’en préoccuper. Elle avait déposé les statuts de son association avant le sommet de Copenhague qui fut comme un signal auprès des populations et des gouvernants
Notre jolie blonde affiche son superbe physique devant l’objectif des photographes, mais en coulisses, elle perfectionne ses connaissances, étoffe son carnet d’adresses et plus encore apprend, écoute, découvre au contact des spécialistes, des politiques de premier plan, des intellectuels. Son cerveau s’active largement autant que son sourire glamour.

Des membres de tous horizons

Elle rencontre des gens passionnants, souvent très engagés, des personnalités marquantes dans tous les domaines et bien entendu dans celui qui la motive particulièrement, l’environnement.
Elle côtoie des hommes de pouvoir. Et c’est bien utile lorsque l’on désire soi-même s’investir dans la sauvegarde de la planète.
« La politique, elle est en quelque sorte dans notre ADN au sein de l’association puisque nous travaillons avec les Etats, que nous participons aux grands évènements mondiaux comme la COP 21 ».
En 2007, sous l’influence d’internet, des réseaux sociaux, Iveta Seidlova commence à diffuser auprès de ses amis un certain nombre d’informations concernant les sujets qui lui tiennent à cœur.
L’Organisation se met en place avec des membres venant de différents horizons, ingénieurs, avocats, étudiants, des gens motivés pour changer les choses.
« Tout s’est mis en place après un voyage en Afrique » raconte Iveta, « j’ai compris que ça allait vraiment mal là-bas et qu’il y avait urgence à faire quelque chose ».
Elle se concentre sur les régions de forêts tropicales, là où de nombreuses espèces sont vulnérables, en particulier à cause de la déforestation, des braconniers etc…. Elle envisage par la suite de développer de nouveaux projets sur Afrique comme Gabon, au Cameroun, au Congo Brazzaville, etc…..
Elle dépose les statuts de l’association en 2009, prend contact avec l’IUCN, la grande organisation dépendant des Nations Unis, un projet s’élabore au Kenya, une invitation au Parlement Européen suit….Mais l’arrivée de son enfant met un coup d’arrêt à la ‘’machine’’.
Cinq ans plus tard, elle revient encore plus déterminée, plus forte, plus ambitieuse que jamais.
« Ce combat exige énormément d’énergie, de travail, d’efforts », souligne Iveta, « ma priorité était mon fils, je ne pouvais pas élever deux enfants en même temps ! Le fait d’être maman m’a rapproché des humains. Avant je ne souhaitais qu’une chose, sauver les animaux, me préoccuper de la végétation, de la planète. Avec mon fils, je suis devenue plus sensible aux Hommes ».

« Dans la vie si on ne prend pas de risques, on n’avance pas »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Philippe Traversian Journaliste et Biographe

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